Constructions en terre-paille et agriculture durable
Octobre 2019
L’opportunité de pouvoir aider mes amis Wenjun et Shiyu au cours de leur projet dans le district de Xinbu, comté de Hsinchu, s’est présentée à moi. J’ai ainsi pu participer à la construction de leur cuisine d’extérieur.
Quel rapport avec l’agriculture (ou le vélocipède) me diriez-vous alors ?
Et bien, tout d’abord cette cuisine n’est juste qu’une partie d’un projet plus grand. Wenjun et Shiyu cherchent à produire la majorité de leur alimentation, en cultivant sur cette même parcelle qui accueille leur nouvelle cuisine. Ils utilisent les principes de la permaculture afin d’essayer d’intégrer les différentes sous-parties de leur projet en un tout cohérent, et constuire de leurs propres mains (et de celles d’amis et de connaisseurs !) leur cuisine constituait une étape importante de leur quête d’autonomie. Cette cuisine évoluera probablement dans le futur vers un petit restaurant, appliquant le concept “du champ à l’assiette” : cuisiner en n’utilisant que (ou majoritairement) des ingrédients produits sur place. Le summum de la fraicheur !
Ensuite, cette cuisine a principalement été construite en bauge. Il s’agit d’un mélange de sable, d’argile et de paille. C’est un matériel de construction qui est utilisé de part le monde depuis des millénaires, avec différentes origines pour la paille, différentes proportions entre les ingrédients, différentes techniques de préparation… C’est une alternative bon marché au béton, avec les avantages d’être plus respectueux de l’environnement (la production de ciment est responsable de 7 à 8% des émissions mondiales de CO2), et de créer des structures aisément réparables, et qui peuvent endurer des siècles si bien entretenues (alors qu’une fois fissuré, les bâtiments en béton ne peuvent être complètement réparés). Dans la gallerie de photos ci-dessous vous retrouverez les différentes étapes de la construction en bauge.
Pour finir, les appareils de cuissons sont économes en combustible (bois). Le four est conçu afin que non seulement le bois, mais aussi la fumée issue de la combustion du bois soient brûlées, ce faisant l’effluent ne contient principalement de la vapeur d’eau. La chaleur produite est si intense que la température peut dépasser les 600ºC ! La nourriture n’est ainsi placée dans le four qu’après la combustion du bois. Le four possède également une énorme masse thermique (le terre-paille !), il conserve ainsi longtemps la chaleur : utilisé dans l’après-midi, il est encore assez chaud le lendemain matin pour cuire des patates douces !
Toutes ces idées de production locale de nourriture et d’autonomie alimentaire, de construction et de cuisine durables, sont en accord avec ma vision d’une agriculture régénérative.
Jetez donc un oeil sur la page du projet de Wenjun et Shiyu ! https://www.facebook.com/cultivatime/
À bientôt pour plus d’agroécologie !